C'était une belle journée ensoleillée. La porte était grande ouverte. Il y avait deux dames à une table. L'une d'elle grondait toujours l'autre qui semblait sans cesse faire ou dire des bêtises. Elle semblait pourtant vouloir faire de son mieux la pôvre.
J'étais près de mon assiette, à côté d'un pieds de table. J'étais là depuis quelques jours. On m'avait reçue avec beaucoup d'égards. De l'eau, des gâteaux m'avait été fournis abondement. Un autre chien plus vieux était attaché. Il grognait sans cesse et aboyait dès que la porte s'entrebâillait. Les deux dames n'étaient pas toujours contentes.
Quelque chose avait changé pendant ma somnolence. C'est ça. J'étais à l'ombre. Il était là, dans l'encadrement de la porte. Après avoir levé les yeux, je du lever la tête. Il me paraissait immense. J'avais encore jamais vu des jambes d'hommes en short. Elles me semblaient sans fin. C'est surprenant vu d'en bas ! Mais ce qui m'avait frappé, c'est son petit chapeau marron tout rond. Je me suis longtemps demandé pourquoi il avait toujours ce truc sur la tête. Et puis un jour, bien plus tard, je l'ai entendu dire qu'il craignait le soleil d'été et le froid d'hiver à cause d'un rond de cheveu vide. Heu, de crane sans cheveux. Oui c'est ça. Enfin bref. Il s'est baissé vers moi, souriant. Mais je le sentais inquiet. Je le trouvais sympa ; mais qu'est ce qu'il voulait ? Sa main est venue doucement sous ma truffe, de plus en plus près. Elle tremblait. On aurait dit qu'elle était émue. Il y avait une bonne odeur. Je sais pas pourquoi, je l'ai léché. La main se tournait, me montrait toutes se faces. Bien, ça lui plaisait. Elle se glissa dans mon coup souplement. Hé hé agréable ça. Je fus obligée de lever la tête. Et je vis la sienne. C'était un mélange de joie et d'inquiétude. Après quelques mots avec les dames qui semblaient réticentes, il accrocha une petite laisse verte au collier vert écossais que j'avais. Ca allait bien ensemble. Il a tiré doucement. Sur le moment je n'ai pas compris. Finalement j'ais cédé. J'aimais bien mes deux dames. Mais après tout, il paraissait bien ce grand machin. Nous nous sommes mis a marcher cote à cote. C'était bizarre, on aurait dit qu'il avait peur. Je sais pas de quoi. Moi je craignais qu'il m'emmène quelque part pour me faire quelque chose. Je savais pas quoi. Finalement après 20 mn de marche le long d'un gros ruisseau bruyant, nous sommes arrivés dans une sorte de salle d'attente garnie de gros sacs, de boites, de laisses de toutes grosseurs. Une dame jeune et souriante lui a demandé ce qu'il voulait. Il fut question de papiers, vaccins, opérations, Ca avait fini par me donner le tournis, je m'étais endormie. Puis nous avons été chez lui. C'est toujours chez nous depuis 5 ans. Roxane
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